Concert 1

Samedi 31 octobre 2009

Présentation à 17h30 | Concert à 18h18

 

 

Alexander Traube, direction

cantus: Jacky Cahen, Nathalie Gasser, Sandrine Gasser

altus: Jiawen Xia, Christian Reichen

tenor: Alain Bertschy, Alexandre Traube

bassus: Alexandre Diakoff, Francesco Biamonte

 

Programme:

REQUIEM (1500)

Antoine Brumel, musicien à Genève: premier Dies Irae à plusieurs voix

Extrait du Requiem de Richafort

 

L’honneur revient à Antoine Brumel (1460-1520), Français genevois d’adoption durant une décennie, d’écrire l’un des tout premiers Requiem de l’histoire, avec notamment le premier Dies Irae à plusieurs voix.

Le Dies Irae est peut-être le chant le plus mythique de l’Occident. Moment attendu des grands Requiem romantiques depuis Mozart, il a aussi été source d’inspiration, des grandes symphonies romantiques à Jacques Brel. Balzac célèbre cette pièce en des pages saisissantes. Sa fortune est due à l’extraordinaire expressivité de ce texte du 13ème siècle, qui oppose des visions d’apocalypse à la compassion infinie de Dieu pour les pécheurs. L’originalité et la simplicité de sa mélodie grégorienne y contribuent aussi.

Dans les temps anciens, le Requiem était plus une contemplation de la lumière céleste qu’une exaltation de la terreur de la mort, aussi le Dies Irae fut-il peu mis en musique à la Renaissance. Le thème grégorien est omniprésent dans la réalisation de Brumel, celui-ci étant un mélodiste hors pair, mais la composition demeure toute de ferveur, de simplicité et de transparence, comme l’ensemble de son Requiem. C’est aux chanteurs de magnifier par l’ornementation et l’expression les affects contrastés du texte. Le programme inclut deux pièces du somptueux et virtuose Requiem à 6 voix de Richafort, contemporain de Brumel, du plain-chant orné Renaissance et de magiques et inédits faux-bourdons suisses d’Einsiedeln sur le Miserere.

Al. Traube

 

 

Fondé en 1999, Flores harmonici se voue à la musique dite médiévale. Son répertoire s’étend des traditions de chant européennes d’avant l’an mil et des polyphonies primitives aux messes du gothique flamboyant. Son nom, les fleurs harmoniques, est donné par Jérôme de Moravie aux ornements du plain-chant décrits dans sa “Somme” musicale du XIIIe siècle. Ce nom résume toute une approche: pratique de l’ornementa­tion et de l’improvisation, étude sur les notations originales, intégration de différents aspects de la civilisation médiévale: histoire, art, philosophie, théologie et liturgie, aspects qui informent encore la conscience et l’inconscient collectif de l’Occident. L’étude des traditions orales vivantes aujourd’hui concrétise ce pont entre passé et présent. Un CD sur les polyphonies du XIIe siècle de St-Jacques-de-Compostelle paraît en 2008, souvenir d’un programme chanté notamment à la Cathédrale du Puy-en-Velay, premier point de départ des chemins de Compostelle pour la première Grande année St Jacques du millénaire en 2004 et pour la fête du Saint lors du Jubilé du Puy en 2005. Il a chanté également notamment au Festival international de musique ancienne de Megève, à l’Abbaye de Bonmont et aux Schubertiades.

Il est le premier ensemble à interpréter les polyphonies primitives de l’An mil de Winchester, programme dont la reconstruction a demandé quatre années de travail. Il a monté le drame liturgique du XIIème siècle “L’enfant de Gétron”, avec costumes, décors, mise en scène, couronné par un master avec distinction de musique médiévale. Ce spectacle fait l’objet d’une tournée en Suisse et en Europe en 2010.

 

Alexandre Traube

Après des études de mathématiques, de composition, de direction chorale et de théorie à l’ancienne au Centre de Musique Ancienne Genève (prix du Conseil d’Etat), il a terminé un master en musique médiévale à la Haute Ecole de Musique de Genève (6 avec distinction) sous la direction de Francis Biggi. Il étudie aussi la théologie à Fribourg et à l’Institut St-Serge à Paris. Il dirige l’ensemble médiéval Flores harmonici et le choeur In illo tempore, avec lequel il a notamment créé les œuvres inédites de Victoria, des chants populaires sacrés en italien de suisse-italienne du 17e siècle, la Passion russe contemporaine de Mgr Hilarion Alfeyev, et qui se produit vingt fois par an, notamment aux Festivals Arte Sacro de Madrid, Musica antigua de Barcelone, Chiave d’argento à Chiavenna et Festival de Dvigrad en Croatie, ainsi en de nombreuses saisons et festivals en Suisse.

Il est maître de chapelle au Christ-Roi à Fribourg, pour qui il compose de la musique sacrée. Il donne des stages de polyphonie Renaissance au Centre de Musique Ancienne de Genève et des ateliers de chant grégorien et de contrepoint improvisé au Conservatoire de Neuchâtel, et est critique musical à l’Express. Il s’intéresse aux traditions orales et étudie la musique byzantine, cherchant les ponts reliant Orient et Occident. Il a écrit diverses études et transcrit ou complète des œuvres inédites du passé.